Une récente étude de l’Office Européen des brevets a mis en lumière l’impressionnant essor de l’innovation liée à la fabrication additive (FA).

Plus de 4 000 demandes de brevet pour des inventions relatives à la FA ont été déposées auprès de l’OEB pour la seule année 2018. De 2015 à 2018, le nombre de demandes de brevet liées à la FA a progressé de 36 % par an en moyenne, un taux dix fois supérieur à la croissance annuelle moyenne du nombre de demandes déposées auprès de l’OEB sur la même période (3,5 %).

La FA investit presque tous les secteurs industriels. Le secteur de la santé arrive en tête en nombre de demandes de brevet déposées depuis 2010, suivis par l’énergie et les transports ; mais d’autres domaines affichent également une croissance rapide, comme l’outillage industriel, l’électronique, la construction et les biens de consommation. Cette progression peut être observée jusque dans le secteur alimentaire.

Vingt-cinq entreprises représentent quelque 30 % de toutes les demandes de brevet liées à la FA qui ont été déposées auprès de l’OEB entre 2000 et 2018. Elles incluent de grands groupes œuvrant dans des secteurs divers, notamment les transports (GENERAL ELECTRIC, UNITED TECHNOLOGIES, ROLLS-ROYCE, BOEING, AIRBUS), les produits chimiques et pharmaceutiques (BASF, JOHNSON & JOHNSON), les technologies de l’information et l’électronique (HP), l’imagerie (FUJIFILM), les biens de consommation (SIEMENS, CANON, NIKE, PROCTER & GAMBLE), mais aussi des entreprises spécialisées dans l’impression 3D comme STRATASYS, 3D Systems et EOS.

L’Europe et les États-Unis disposent d’une solide avance en matière d’innovation dans le domaine de la FA. En effet, parmi les vingt-cinq principaux demandeurs, onze entreprises sont américaines et huit sont européennes (dont cinq allemandes) ; par ailleurs, ces deux régions représentent respectivement 47 % (Europe) et 35 % (États-Unis) de toutes les demandes de brevet pour des inventions dans le domaine de la FA déposées auprès de l’OEB depuis 2010. La position dominante de l’Europe est en grande partie liée aux performances de l’Allemagne, à l’origine de 19 % de toutes les demandes de brevet dans le domaine de la FA. Hors Europe, le Japon constitue un important centre d’innovation pour les technologies de FA (9 %). De façon étonnante, les contributions de la République de Corée (1 %) et de la République populaire de Chine (<1 %) dans ce domaine restent en revanche relativement modestes.

Certains pays semblent s’être fait une spécialité de l’innovation en matière de FA. Pour l’Espagne, Israël, les États-Unis, la Belgique, Taipei, l’Australie, le Royaume-Uni, la Suisse, l’Allemagne et les Pays-Bas, la part des demandes de brevet déposées par le pays dans le domaine de la FA devient alors supérieure à la part des demandes déposées par le pays dans tous les domaines.

Les résultats complets de l’étude menée par l’Office Européens des Brevets sont accessibles sur le site de l’Office (www.epo.org)

Valérie VULLIEZ